Le Château du Breuil Yvain
Le Breuil-Yvain est un ancien fief fortifié situé à la limite du domaine royal et du duché d’Aquitaine,
aux derniers contreforts granitiques du Massif-Central, dont la parure était au temps jadis
de magnifiques châtaigneraies plantées en quinconces et cernées de genêts d’or.
Pays celte et de légendes, dont un portrait en pierre impose
la présence du propriétaire
berrichon du premier siècle.
L’ancien moulin banal, le moulin à la Dame, dans la vallée encaissée de la Gargilesse,
évoque la fée des brouillards.
La pierre à la marte, animal jamais vu mais redouté, fait resurgir
les sacrifices druidiques et les alignements de chênes et de fayots (hêtres).
Le Breuil était encadré par deux puissants voisins auteurs des affranchissements au XIIème siècle :
Les Naillac à Gargilesse, les Magnac à Cluis et Montchevrier.
Les temps historiques débutent en 1236. Le sire de Naillac, respectant son vassal,
limitait sa donation de rentes aux moines de Déols aux fossés de la seigneurerie du Breuil.
Le monument actuel se présente comme une cour carrée cernée de bâtiments,
de
murs et de doubles douves qui subsistent en partie.
L’accès est commandé par un châtelet aux deux tours à toits en poivrière.
Edifié en 1450 par Yvain du Mont au retour d’un voyage outremer où il avait accompagné le roi,
il porte ses armes sculptées dans le granit « d’argent à la croix ancrée de sable ».
Un incendie a détruit le logis Renaissance. Avec ses matériaux,
une
demeure fut reconstruite aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Les marches de l’escalier à la française témoignent de leur utilisation antérieure
dans l’escalier à vis, comme du budget serré des hôtes.
Au XIVème siècle, Melchior du Mont partagea avec ses frères,
Gaspard qui fonda la branche de Béthenet et Balthazar qui s’établit à la Lande près d’Aigurande.
En 1564, Jehanne de Razès, de la famille des seigneurs d’Orsennes, issue des Chamborant et des Naillac,
apporte en dot à Claude du Mont la seigneurerie des Marches avec droit de haute justice.
Dès lors les seigneurs du Breuil et des Marches rendirent hommage aux seigneurs
de Chaâteauroux, les Chauvigny, les Condé et, à dater de 1736, directement au Roi de France.
Le granit ne se prêt point à fioriture : le Breuil-Yvain n’a rien d’une demeure de luxe ni de loisir.
Les aveux déposés aux archives à Châteauroux énumèrent
les
noms des habitants des villages, leurs impositions, les droits de péage.
Aux
époques d’insécurité, les agriculteurs et leur bétail s’y mettaient à
l’abri.
Durant l’absence des hommes qui payaient l’impôt du sang dans les troupes du roi,
les châtelaines maintenaient le domaine.
Lorsque, dernier tenant des droits féodaux et dernier de sa maison,
Jean-Baptiste du Mont du Breuil mourut en 1818, il transmit son héritage à sa nièce
la Comtesse de la Celle. Sa petit-fille épousa le général d’Amarzit, son cousin, si bien que
le
Breuil-Yvain est une maison de famille, à la tradition continue.
d'après
Bertrand D’AMARZIT
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A noter que la demeure a accueilli en 1972 le tournage du film Mauprat
qui a été réalisé pour la télévision pour Jacques Tréboutat.